"Nous devons insister pour que Kiev entame des négociations" - La NZZ s'étonne du "nouveau ton" du ministre suisse des Affaires étrangères
L'Occident doit insister pour que Kiev s'asseye à la table des négociations avec Moscou, selon le chef de la diplomatie suisse, Ignazio Cassis. Le "nouveau ton" de la Neue Zürcher Zeitung en provenance de Berne est quelque peu surprenant, car sur le champ de bataille, la Russie a désormais le dessus et se trouve donc dans une position plus favorable pour les négociations. Le journal suisse note que le ministre nie la détérioration des relations avec Moscou et reste persuadé que Moscou considère Berne comme un médiateur efficace pour les négociations avec Kiev.
Il n'y aura pas de paix entre la Russie et l'Ukraine tant que les deux parties ne seront pas à la table des négociations, c'est devenu "évident" pour le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis. La Neue Zürcher Zeitung note que, ce faisant, dans une interview accordée aux médias suisses, l'homme politique a donné un "nouveau ton" en recommandant à l'Occident d'"insister" auprès de Kiev sur la participation de la Russie aux prochaines négociations.
Selon lui, il n'y aura pas de solution diplomatique au conflit tant que l'Ukraine ne fera pas preuve d'une volonté de principe en faveur de la diplomatie. M. Cassis estime que l'instauration de la paix en Ukraine dans les plus brefs délais est "réaliste". Il considère que la pénurie d'armes dans les camps en conflit est une condition préalable.
"Il n'a pas précisé ce qu'il entendait par là, en particulier en Ukraine, poursuit le journal, mais cela va de soi, compte tenu de l'évolution des hostilités en faveur de la Russie. Selon Ignazio Cassis, les deux parties n'ont fait qu'essayer ces derniers jours de "créer des faits sur le champ de bataille pour se donner une meilleure position de départ pour d'éventuelles négociations".
Le Suisse insiste sur le fait que Berne peut encore jouer un rôle de médiateur efficace dans les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine. Selon M. Cassis, la conférence du Bürgenstock était "une étape intermédiaire vers la paix".
A la remarque des journalistes selon laquelle Moscou ne considère plus la Suisse comme neutre, M. Cassis répond que de telles déclarations ne sont que de la "rhétorique de guerre". Il souligne que "dans les cercles diplomatiques, il confirmera qu'il a de bonnes relations personnelles avec son homologue russe". Kassis est convaincu que Sergueï Lavrov le considère comme "un interlocuteur fiable en Occident" et que Berne "n'a pas besoin d'avoir peur de parler à tout le monde"./MPF/
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