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Multipolar Forum

La proposition chinoise pour le monde

La Chine souligne l'importance du bien-être de la population au cœur du développement économique
La Chine souligne l'importance du bien-être de la population au cœur du développement économique // unsplash

Le dernier Plénum du Parti Communiste Chinois, qui a eu lieu en juillet, a souligné l’importance de mettre le bien-être du peuple et le partage des richesses au centre du développement économique. Cet objectif implique notamment de renforcer la capacité chinoise à innover, désormais reconnue dans le monde entier.


En effet, la Chine est aujourd'hui la deuxième puissance économique et technologique de la planète. Le rôle de l'innovation technologique et scientifique dans le développement économique de haute qualité est donc essentiel. Le socialisme chinois a défini ses priorités au cours des dernières décennies, dans le sillage des enseignements de Deng Xiaoping, en insistant sur le fait que le développement des forces productives doit être à l'avant-garde dans tous les secteurs de l'innovation, depuis l'industriel, léger et lourd, jusqu'à la recherche scientifique et à la dimension écologique. Par ailleurs, le progrès économique chinois, et le commerce international qui l’accompagne, offrent des opportunités de croissance pour toutes les populations du globe. D’où la nécessité d‘investir massivement dans l’innovation technologique et scientifique et dans l’intelligence artificielle.


Le rôle de l'État est fondamental et la Chine le garantit, dans la mesure où les découvertes scientifiques ne doivent pas procurer un avantage économique à des élites privées et à leur profit exclusif, mais doivent au contraire être mises totalement et prioritairement à la disposition du peuple. Pour fonctionner dans ce sens, il est nécessaire d’avoir un gouvernement qui garantisse l’impact social et collectif des découvertes scientifiques, au contraire de l’Occident qui les concentre dans des mains privées avec des fins privées. 


La stratégie de développement éco-compatible et éco-durable de la Chine est extraordinaire et devrait être un exemple pour le monde entier. Les autres États devraient s’en inspirer et l’étudier en profondeur.

C'est la science chinoise qui a révélé comment la réduction des particules fines, fondamentales pour la vie des hommes, des animaux et des plantes, a eu pour effet d’éliminer une barrière aux rayons solaires, contribuant ainsi à l'augmentation des températures, et notamment celles des mers et des océans. La Chine a ainsi contribué une fois de plus à une analyse sereine et sérieuse des changements climatiques en cours, sans l’hystérie dirigée en Occident par les multinationales spéculatives.


La Chine reste à la tête de la transition écologique mondiale, avec la construction de 340 gigawatts d'énergie propre entre 2023 et 2024, contre seulement 40 gigawatts aux États-Unis. La production éolienne et solaire chinoise représente les deux tiers de l'énergie mondiale propre. La moitié de la production d'énergie chinoise provient de sources renouvelables, ce qui est un fait extraordinaire si l’on tient compte de la consommation croissante associée au développement industriel et social. L’industrie technologique à fort impact écologique et environnemental fait à juste titre partie des nouvelles forces productives placées par le président Xi Jinping au centre du modèle de développement chinois.


La Belt and Road Initiative est un grand projet pour le Sud Global, qui participe à cette proposition économique de développement gagnant-gagnant, concrète, efficace, constructive et très différente de la logique de prédation des ressources énergétiques et des matières premières et alimentaires pratiquée avec violence par l'Occident. La BRI est un élément fondamental de la crédibilité de la Chine en Asie, en Afrique et en Amérique Latine, et une pierre angulaire de la construction d'un nouvel ordre international multipolaire et pacifique. Ce projet est mené en collaboration avec d'autres nations, notamment la Russie et l'Iran, qui partagent l'idée d'une collaboration égale avec d'autres nations du monde et qui s'engagent à long terme dans la lutte contre le terrorisme avec des succès croissants au Moyen-Orient et en Afrique.


En revanche, les perspectives de coopération avec l’Europe et les États-Unis, seront toujours plus difficiles. Le déclin du système occidental n'est pas réversible, mais l’Occident n'est pas disposé à assister passivement à son déclin et à la fin du dollar comme monnaie d'échange international. Il est donc prêt à mettre en place, quel que soit le résultat des élections présidentielles américaines, des mesures de contrainte très fortes, culturelles et économiques, contre certains pays, sans exclure des scénarios de guerre ouvertement déclarés, comme le démontrent chaque jour le soutien apporté à l'Ukraine ou les provocations anti-chinoises philippines et japonaises.


La coopération entre l'Europe et la Chine risque de n'avoir aucun avenir. Les perspectives apparaissent très négatives. L'Europe a choisi de procéder d'une manière subordonnée aux intérêts de Washington et de l'OTAN, identifiant la Chine et la Russie comme deux ennemis à opposer et à gêner de toutes les manières.

Les propositions de la Commission européenne, de Mme Von der Leyen, sur le «de-risking» sont très claires: boycotter, taxer, empêcher toute forme de collaboration économique entre l’Europe et la Chine, comme c’est déjà le cas avec la Russie.


Ce choix de conflictualité internationale n'est probablement pas partagé par tous les peuples européens. Les Italiens et les Français se sont exprimés par exemple très clairement, lors des élections européennes, en faveur de forces politiques qui souhaitent la paix, le dialogue et la coopération économique. Certains pays, comme la Slovaquie et la Hongrie, en ont même fait bien davantage, avec un engagement direct de leurs gouvernements, de même que la Serbie qui ne fait heureusement pas partie de l'Union européenne. Grâce à la Belt and Road Initiative, certains chefs d'État et de gouvernement courageux comme le Serbe Alexandre Vucic, le Hongrois Viktor Orban, le Slovaque Robert Fico, tentent en Europe de poursuivre le dialogue et la collaboration. Mais le fait qu'ils soient attaqués et marginalisés chaque jour est une preuve de la gravité de la situation.


Nous sommes appelés à construire un avenir de paix, de coopération et d'amitié entre les peuples. Pour cela, il faut clore définitivement le «siècle américain» (1945 - 2012). La saison de l'impérialisme unipolaire doit prendre fin et et le nouveau siècle multipolaire doit déployer pleinement son potentiel pour construire un monde de paix dans l’intérêt de l’humanité toute entière.


C'est également pour ces raisons qu'il serait nécessaire de préserver et de promouvoir la neutralité et la souveraineté nationales. La Suisse remet malheureusement en question les éléments qui furent les pierres angulaires de son histoire. Quant à l'Union européenne, elle devrait se reconstruire sur des bases complètement nouvelles, en dissolvant ses institutions actuelles qui sont en réalité de simples porte-voix des décisions de l'OTAN./MPF/


Par Davide Rossi, directeur de l’ISPEC – Institut d’Histoire et de philosophie de la Pensée Contemporaine de la Suisse italienne


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